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Des copeaux en sous-couche des litières pour économiser de la paille

Témoignage26/11/2021Agriculture Biologique, BâtimentBovins viande, Bovins lait

De nombreux éleveurs en agriculture biologique ne sont pas autonomes pour la paille nécessaire aux litières. La paille bio est difficile à trouver. La paille conventionnelle est autorisée, mais elle aussi de plus en plus difficile à trouver et souvent très onéreuse. Les alternatives de paillage à base de bois deviennent intéressantes, pour leur coût et la possibilité de valoriser le bois présent sur la ferme.

Les subventions pour les plantations d’arbres augmentent également l’attractivité des modalités de paillage à partir de bois. Les litières constituées uniquement de copeaux nécessitent d’être remuées pour rester saines. Cette opération peut être réalisée à l’aide par exemple d’outils de type vibroculteur. Cela requiert une quantité importante de copeaux et des bâtiments fonctionnels, adaptés à cette pratique. Cependant, les copeaux peuvent être utilisés en association avec de la paille, ce qui rend leur utilisation plus simple.

 

Témoignage

Edgar DUMORTIER, installé en polyculture-élevage biologique à Saint-Vaast-du-Val (76)   sur 73 ha de SAU, avec 55 VL Normandes et vente directe de viande, de lentille, d’huile de colza et de caméline, a adopté cette technique depuis 5 ans. Voici son témoignage.

« Depuis 5 ans j’utilise systématiquement une sous-couche de copeaux recouverte de paille pour la litière de mes génisses. Cette technique me permet de drainer la litière et donc d’économiser de la paille. De plus, cela valorise le bois disponible sur la ferme.

Le bois est issu d’essences bocagères traditionnelles. Il provient de nos 8 km de haies présents sur la ferme, dont 6 km que nous avons plantés en 2011 et 2012. Le bois est coupé pendant l’hiver et broyé en mai. Ensuite, je laisse les copeaux fermenter et sécher en tas jusqu’en novembre, puis je les étale. Le bois est déchiqueté à un calibre de 40 mm. Le chantier de broyage me coûte 300 €/heure pour un débit de 50 m3/heure. Le bois de taille est constitué de beaucoup de petites branches. La valorisation du fumier ne pose pas de problème puisque les copeaux sont bien mélangés à la paille.

J’étale une épaisseur de 15 cm de copeaux, j’y mets les animaux et j’attends 8 à 10 jours avant de commencer à mettre de la paille. J’estime à 25% le volume de paille économisé grâce à cette technique.

La litière avec une sous-couche de copeaux ne présente que des avantages

 

Cette technique est relativement facile à mettre en place et permet une économie de paille intéressante économiquement. Elle offre également une valorisation peu chronophage du bois, même celui de taille avec un petit calibre. Cependant, pour pérenniser cette pratique il est important d’anticiper la croissance assez lente des arbres. Ainsi, des plantations d’arbres supplémentaires doivent parfois être envisagées.

 

Pour plus d’informations sur les litières à base de bois : Que penser des litières à base de bois ?

Noé LECROSNIER

Conseiller Apprenti – Agriculture Biologique

noe.lecrosnier@littoral-normand.fr

   06 64 24 64 38

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