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De l’utilité du déparasitage des animaux en fin de saison de pâturage

Actualité22/10/2019Santé animaleBovins viande, Bovins lait

A l’instar de la résistance aux antibiotiques, il se développe également progressivement une résistance aux vermifuges. A ce titre, l’efficacité des antiparasitaires doit être préservée. Les traitements ne se veulent plus systématiques mais raisonnés en fonction de l’âge des animaux, de la conduite d’élevage, des traitements antérieurs et du climat lors du pâturage. Ceci pour éviter l’apparition de résistances et ne pas pénaliser l’installation de l’immunité.

A la rentrée en bâtiment, l’estimation du risque d’infestation et certaines analyses permettent de préjuger de la nécessité d’un traitement.

Les strongles gastro-intestinaux

  • 1ère année de pâture :

En automne, l’analyse de choix est le dosage de pepsinogène sérique sur 5 animaux (par prises de sang). Un résultat élevé signe l’enkystement de nombreuses larves d’Ostertagia dans la caillette, une infestation conséquente et un risque d’ostertagiose de type 2 au printemps. La coprologie (analyse de bouses) peut permettre d’affiner le jugement.

 

  • 2ème année de pâture :

L’observation des animaux permet de relever certains signes d’une infestation (embonpoint, « poil piqué », diarrhées). Les coprologies seront moins probantes car le développement de l’immunité bloque la ponte des œufs dans les bouses. Par contre, l’estimation du Temps de Contact Effectif (TCE) est un bon marqueur de l’acquisition de l’immunité des génisses avant le 1er vêlage. Supérieur à 8 mois, ce TCE atteste d’un développement déjà satisfaisant de l’immunité.

 

  • Les vaches laitières :

Les vaches adultes ont généralement acquis une immunité protectrice suffisante vis-à-vis des strongles intestinaux. Deux indicateurs permettent néanmoins de juger d’un éventuel traitement de rentrée notamment des vaches en lactation 1 et 2 et des hautes productrices : le niveau d’anticorps anti-Ostertagia dans le lait de tank (souhaité inférieur à 0,8) et le Temps de Contact Effectif (TCE).

 

Les strongles respiratoires (bronchite vermineuse)

Confirmer l’origine parasitaire d’une toux d’automne par la coprologie de Baermann (sur bouses) est impératif avant d’instaurer un éventuel traitement. En effet, les vers pulmonaires ne sont pas toujours en cause : virus et bactéries peuvent aussi être « de la partie ».

 

La grande Douve

Pour confirmer la présence de Douve sur les génisses, une analyse sérologique sur 5 prises de sang du lot d’animaux est possible. Sur le troupeau des vaches laitières, le suivi de l’évolution de la note « Douve » dans le lait de tank, quand l’analyse est disponible, et les retours « foie douvé » d’abattoir sont deux indicateurs supplémentaires. Par contre, la mise en évidence d’œuf de douve dans les bouses se révèle trop aléatoire.

 

Le paramphistome

L’unique solution pour objectiver la présence de paramphistomes est la coprologie 1 à 2 mois après la rentrée.

Ces différentes analyses permettront à votre vétérinaire traitant de vous préconiser une gestion antiparasitaire raisonnée de rentrée à l’étable adaptée à chaque élevage, à chaque lot et à chaque année météorologique.

 

Jean-Michel CUMINET

Vétérinaire conseil

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