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Comment prévenir le stress thermique estival dans votre bâtiment ? (2ème partie)

Actualité04/08/2020Bâtiment, Santé animaleBovins lait

Pour garantir ou rechercher un confort adéquat à la physiologie des bovins et particulièrement des vaches laitières en production dans un bâtiment, cela nécessite une maitrise complète de tous les aspects du bien-être du troupeau. En cette période estivale, arrêtons-nous sur la prévention contre le stress thermique dans votre bâtiment.

Suite au premier article, au cours duquel nous avions détaillé les problématiques de stress thermique lié au bâtiment, focus à présent sur les solutions mécanisées pour atténuer cette problématique.

 

Mon bâtiment est existant et je ne peux pas améliorer les conditions d’ambiance via la ventilation naturelle, quelles solutions ?

Si l’implantation de votre stabulation dans l’ensemble du parc bâtiment de l’exploitation ne permet pas de limiter l’impact des pics de chaleur par l’intermédiaire d’une ventilation naturelle, il existe des solutions de ventilation dynamique pour atténuer le stress thermique sur les animaux.

 

Les brasseurs d’air

Les brasseurs d’air sont des solutions techniques qui assurent une ventilation efficace des bâtiments vaches laitières.

Sur le marché il existe deux types de brasseurs : le brasseur vertical et le brasseur horizontal.

 

Le brasseur d'air horizontal (Crédit photo : ORELA)

Le brasseur d’air horizontal est positionné de manière horizontale et brasse l’air dans un volume donné. Il permet un flux d’air de 102 000 m3/h à 408 000 m3/h selon la taille du brasseur.

Il est installé à une distance minimum du plafond de 1 m pour les brasseurs de 3 à 4 m d’envergure et jusqu’à 3 m de distance pour les grands brasseurs de 7 m.

Le coût pour les brasseurs d’air horizontaux est de l’ordre 3 000 à 4 500 € par unité.

Le brasseur d'air vertical (Crédit photo : ORELA)

En été, plusieurs ventilateurs installés presque verticalement permettent d’instaurer un flux d’air dirigé vers les zones où vivent les animaux. Le principe n’est pas de brasser toujours le même air chaud prisonnier du bâtiment mais d’accélérer la ventilation naturelle. Cette technique permet de rafraîchir les animaux en créant un courant d’air.

 

Deux installations possibles :

  • 1 seule rangée de ventilateurs est suffisante dans un bâtiment déjà bien ouvert à l’origine.
  • 2 rangées de ventilateurs sont nécessaires (au-dessus de l’auge et au-dessus des logettes), si le bâtiment est trop étanche.

Pour un confort optimal, prévoyez un ventilateur tous les 10 à 15 m, chacun pulsant l’air jusqu’au suivant.  Ce relais permet d’obtenir des vitesses d’air importantes pour pouvoir rafraîchir les animaux.

 

Cependant avant de faire votre choix, prêtez bien attention aux points suivants sur les volumes de votre stabulation :

  • les dimensions,
  • la hauteur,
  • les entrées et les sorties d’air,
  • l’exposition dans l’espace.

Il faut également veiller à la bonne orientation des ventilateurs. Les préconisations techniques en matière d’équipement sont les suivantes :

  • En période estivale, les ventilateurs doivent être orientés dans le sens du vent dominant
  • La hauteur préconisée d’installation doit se situer entre 2,3 et 2,6 mètres
  • L’angle doit être compris entre 15 à 20°

Quel tarif pour une installation de ventilation mécanisée ?

Les brasseurs sont une solution techniquement intéressante. Si vous souhaitez en installer dans votre bâtiment d’élevage, prévoyez un budget d’environ 1500 € par ventilateur installé. Ajoutez à cela les coûts de fonctionnement allant de 200 € à 250 € par an et par ventilateur. Prévoyez donc un budget global d’environ 12 000 € - 14 000 € pour un bâtiment standard de 100 VL.

Dans un contexte d’évolution du coût de l’énergie, votre décision doit être mûrement réfléchie notamment vis-à-vis des pertes estimées liées au stress thermique.

 

Et la brumisation ?

Le brumisateur (Crédit photo : ORELA)

La brumisation, combinée à un dispositif de brasseur d’air, permet par temps chaud et sec de réduire la température ressentie de 3° à 4°C. La brumisation apporte, dans ces conditions, un vrai confort pour les vaches.

Néanmoins, l’utilisation de la brumisation lorsque le temps est déjà humide n’est pas recommandée, voire néfaste pour les vaches. Les animaux supportent difficilement une atmosphère de fortes chaleurs et de forte humidité (CF la matrice ITH en début d’article).

 

Pour conclure

La ventilation dynamique et la brumisation sont 2 moyens pour assurer le confort de l’animal en période de fortes chaleurs et limitent la baisse des performances de production et reproduction. Mais avant de s’équiper, un diagnostic de ventilation du bâtiment est vivement recommandé car chaque bâtiment est unique.

Attention également aux courants parasites engendrés par ces solutions de ventilation mécanisées. La plupart des ventilateurs sont montés sur variateur de fréquence et si la mise à la terre de ces appareils est mal réalisée, leur fonctionnement peut occasionner d’autres problématiques d’évacuation des courants parasites qui peuvent induire fortement sur le bien-être des animaux et la qualité du lait.

 

Arnaud FRANÇOIS

Directeur Technique et Innovation – Littoral Normand

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