La méthodologie
Le prix du lait doit permettre de faire face à ses besoins en prélèvements privés et aux dépenses de l’exploitation (charges opérationnelles et de structure, remboursement des annuités) en tenant compte de la contribution des autres produits (viande, cultures…).
Ce prix d’équilibre est calculé à l’échelle de l’exploitation (incluses les autres productions que le lait).
La différence positive entre le prix d’équilibre et le prix du lait vendu correspond à la marge de sécurité (CAF = Capacité d’Auto-Financement) recherchée (Figure). Cette marge de sécurité est le seuil à partir duquel l’exploitation dégage de la trésorerie.
Les résultats 2018
Le produit lait représente 59% du produit total de l’exploitation et correspond à des exploitations centrées essentiellement sur la production laitière.
Ces exploitations vendent en moyenne 581 000 Litres/an pour 81 VL présentes et un niveau d’étable de 7 666 kg lait.
Les groupes ¼ performant et ¼ inférieur sont triés sur l’écart entre le prix de vente du lait et le prix d’équilibre (soit la CAF).
Le prix d’équilibre est en moyenne de 339 €/1 000 L pour un prix moyen du lait vendu de 369 €/1 000L. Ce différentiel entre le prix d’équilibre et le prix du lait vendu est de 30 €/1 000L. Le prix d’équilibre du groupe ¼ inférieur est de 400 €/ 1 000L soit un écart de 61 € par rapport à la moyenne et ne permet pas de faire face aux besoins.
Le ratio CAF/produit est en moyenne à un niveau acceptable (4%) et varie de +14% à -6% entre les 2 groupes ¼ performant et ¼ inférieur. Pour 2018, 24% des exploitations ont une CAF négative.
L’EBE/produit est en moyenne de 31%. Il varie de 23 à 38% entre les 2 groupes.
Le niveau d’annuités est en moyenne de 57 237 € soit 53% d’annuités/EBE ce qui en fait un niveau élevé. Le niveau d’annuités / 1 000 litres vendus est en moyenne de 99 €/1 000 L. Il est en constante augmentation ce qui fait que l’on perçoit mal les économies d’échelle avec l’agrandissement des exploitations.
Un redressement des trésoreries en cours
Avec les résultats de clôture 2018, en moyenne cela devrait permettre de redresser les trésoreries mises à mal lors des années précédentes mais ne suffira pas en une seule année. En effet, les clôtures de 2015 à 2017 n’ont permis de dégager en moyenne que 4 €/1 000 L vendus avec des disparités importantes (Graphique).
En conclusion
Le prix d’équilibre de l’exploitation est un critère concret qui vous permet de le comparer à votre prix de vente et ainsi d’apporter un éclairage rapide et pertinent sur la marge de sécurité dégagée par votre exploitation.
Il est le témoin du niveau de rentabilité des exploitations et des choix opérés en matière d'investissements. Par conséquent, lorsque les résultats ne sont pas favorables, il est possible d’analyser quels sont les critères techniques à améliorer pour dégager de réelles marges de progrès.
Fabien BREGEAULT Référent Chef Produit Technico-Economique