Témoignage : Albéric AVENEL à Manéglise (76)


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Un troupeau de 100 vaches qui pâturent toute l’année en Pays de Caux.

Avec une surface disponible d’environ 22 ares/VL, l’objectif de maximiser le pâturage et limiter au maximum les fauches, la gestion du pâturage se doit d’être très technique chez Albéric.

Albéric pratique le vêlage groupé au printemps, qui lui permet de réduire le chargement en hiver grâce au tarissement d’environ 40 vaches sur cette période. Il estime l’ingestion d’herbe autour de 4-5 kg MS/VL/j.

Les vaches sont dehors la nuit depuis fin mars. Depuis le 5 avril, je suis à mon maximum d’herbe pâturée. La ration est constituée de 3 kg MS/VL/j de maïs épis, 1,5 kg/VL/j de tourteaux de colza + 100 g de minéral. La part d’herbe pâturée est d’environ 15 kg MS/VL/j pour 24 L de lait au dernier contrôle du 8 avril. Mes parcelles, notamment les prairies temporaires, sont très riches en trèfle. Pour éviter la météorisation je donne le maïs épis pendant la traite du matin, comme ça les vaches sortent avec un fond qui évite le problème. De plus, ces parcelles sont pâturées au fil.

Je mesurais l’herbe dans mes parcelles avant même l’arrivée de l’observatoire national. Je fais un tour toutes les semaines pour évaluer le stock d’herbe disponible. Dès que les disponibilités dépassent les besoins, je sors les parcelles du circuit de pâturage. Je débraye de préférence les prairies temporaires puisqu’elles sont plus riches en trèfles. De plus, leur valeur alimentaire et leur appétence se dégradent moins que dans le cas des permanentes. La décision de faucher ou pas est prise fin mai-début juin lorsque la météo de la campagne se précise. Si on est en année favorable à l’herbe, je fauche. Si au contraire, il s’agit d’une année défavorable, je fais du stock sur pied. Cela me permet de rallonger les temps de repos pour les parcelles en période estivale et de préserver leur potentiel de productivité. Ces parcelles seront pâturées au fil. J’assume de produire un peu moins de lait mais ça coûtera toujours moins cher !

Le lin que je sème derrière mes prairies temporaires est moins sale et je ne lui apporte pas d’azote (j’en apporte 30 unités/ha sur les autres parcelles). Je dois même choisir une variété moins sensible à la verse sur ces parcelles parce que mon lin de prairie est souvent trop beau ! 

Les pluies sont revenues et ont relancé la croissance. Cependant on demeure toujours en retard d’environ 2 à 3 semaines par rapport aux normales de saison.

Attention ! A cette époque ça peut aller très vite. L’ herbomètre reste le meilleur moyen d’optimiser la valorisation de l’herbe au mois de mai.

Maddalena MORETTI

Littoral Normand