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Quelles précautions lors de la mise à l’herbe?

Actualité19/04/2024Santé animale, NutritionBovins lait

La mise à l’herbe est une période à risque pour les animaux. Elle doit être gérée avec précaution pour ne pas perturber les performances zootechniques. Voici quelques éléments auxquels il faut penser...

 

Une transition alimentaire sur 2-3 semaines 

En limitant, si besoin et si possible, la surface de la parcelle. L’herbe « jeune » est riche en azote soluble et en eau mais pauvre en cellulose ; de ce fait une adaptation de la flore du rumen est souvent nécessaire et souhaitable.

Idéalement, laisser à disposition du foin en libre-service au pâturage (les premières semaines) pour maintenir un certain niveau de fibres et de « sec » ; même s’il est vrai que sa consommation par les animaux est souvent limitée.

Eviter (ou limiter fortement) les parcelles à forte proportions de trèfle.

 

Une prévention de la tétanie d’herbage  par apport de magnésium

Cet apport doit commencer 15 jours avant la mise à l’herbe et doit durer 3 à 4 semaines en fonction de la météorologie : par exemple 40 à 50 g de magnésie calcinée par vache et par jour, ou pierre à lécher enrichie en magnésium.

 

Une prévention de l’entérotoxémie par la vaccination en amont de la mise à l’herbe

Si besoin en fonction de l’historique pathologique constaté. Cette pathologie est due à des bactéries anaérobies (clostridies) qui se développent dans les intestins. Elle entraine des morts subites et est favorisée lors de changement d’alimentation ou de transition trop rapide.

 

Traitement préventif contre les mouches

Si la météo est déjà favorable à leur présence conséquente.

 

Un accès à une eau potable au pâturage

Idéalement au milieu de la parcelle afin de favoriser la fréquentation de la surface totale du pâturage.

 

Surveillance accrue de l’apparition de panaris

Du fait des accès pierreux aux pâturage et de la boue éventuelle : toute boiterie de ce type est une urgence à traiter sous 24 heures. En amont de la mise à l’herbe, un parage préventif peut s'avérer nécessaire pour rétablir les aplombs de quelques animaux.

 

Une prévention de la piroplasmose ( "pissement de sang" )

Peut être nécessaire pour les animaux fréquentant des parcelles identifiées historiquement à risque.

 

Plus spécifiquement sur les jeunes animaux

      >>> Les jeunes animaux ne sont pas encore complètement immunisés contre les strongles herbagers (1ère année de pâturage « seul »), la gestion du parasitisme interne est souvent nécessaire. Avec l’aide de votre vétérinaire traitant, il faut adapter un protocole de prévention à chaque lot en fonction de l’âge, de la date de sortie, des rotations de pâtures, de la météorologie, etc. «Traiter le moins possible mais aussi souvent que nécessaire et au bon moment ».

       >>> Prévention du « raide » (myopathie/dyspnée) notamment sur les génisses « lourdes » si des cas ont déjà été mis en évidence.

      >>> Surveillance de la survenue éventuelle d’une forte diarrhée 3 à 5 semaines après le lâcher malgré la gestion des strongles (vermifuge) : il peut s’agir d'une « poussée » de coccidiose spécifique de pâturage, notamment à Eimeria alabamensis.

 

            Dans tous les cas, éviter le lâcher par temps frais et venteux.

         

Jean-Michel CUMINET - Vétérinaire Conseil

 

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